Théâtre grec à Beaulieu : Epopée fratricide (09.05.2018)

Epopée fratricide. Un quartet grec

(pièce de théâtre en grec avec surtitrages en français)

JEUDI 9 MAI à 19 HEURES

AU CINEMA DE BEAULIEU-SUR-MER

de           Phaidon Hadjiantoniou

par le              Théâtre municipal régional de Kalamata

avec                Chryssanthi Douzi

Mise en scène et éclairages     Yannis Margaritis

Musique                                Dimitris Ikonomakis, Dimitris Bakeas

Entrée (normale) : 25€

Entrée (adhérent de l’Association et étudiants) : 20€

Avec le soutien du Cinéma de Beaulieu et, pour l’édition des programmes, de Elite City Resort Hotel, Kalamata-Grèce

Synopsis :

Deux grands thèmes dominent les quatre unités qui composent la pièce : l’arrogance du pouvoir et la trahison. Accompagnés de leurs corollaires, que sont l’hubris (la transgression), le narcissisme, l’honneur, le devoir, l’amitié, la foi, la patrie et la guerre, ils émergent à travers les récits de quatre protagonistes de l’histoire de la Grèce, qui ont vécu à des époques différentes et sont liés aux personnalités et mouvements internationaux qui ont marqué chacune d’entre elle, avec à chaque fois pour toile de fond une guerre civile :  Alcibiade (5e s. av. J.-C.) Demetrius Palaeologue (15e s.) Odysseus Androutsos (19e s.) Nikos Zakhariadis (20e s.)

Ces quatre cas individuels présentent une valeur symbolique et un intérêt universel. Il s’agit de personnalités publiques qui sont des visionnaires contestés, que leur intelligence exceptionnelle pousse à l’arrogance et qui n’hésitent pas à se hisser au pouvoir afin d’imposer leur vision. Pour cela, ils utilisent tous les moyens possibles, licites ou pas. Ils manipulent et sacrifient leurs compagnons de route, leurs amis, ainsi que leur famille et ils ne reculent devant aucune trahison. Ce sont à la fois des bourreaux et des victimes et, comme les personnages de la tragédie antique, ils se livrent à l’hubris, ce dont ils seront punis, afin que l’ordre des choses soit rétabli — du moins pour un temps, jusqu’à ce qu’apparaisse sur la scène historique un nouveau visionnaire déterminé à prendre le même chemin.

Chacune des quatre unités se déroule entre les deux limites temporelles de l’existence du héros dont il est question: de la naissance à la mort, en passant par la maturité. L’évolution de la narration et de l’action fonctionne en spirale et se développe en cycles à l’inverse du cours naturel du temps : de la mort vers la naissance et du XXème siècle, avec Nikos Zachariadis, au Vème siècle av. J.-C., avec Alcibiade. Ainsi est progressivement révélé le point de départ des maux qui assaillent l’humanité de manière cyclique, du passé le plus reculé jusqu’à nos jours.

Une actrice utilisant des objets et des costumes choisis raconte et interprète tous les rôles de la pièce. Un musicien (avec instruments à vent, percussions, instruments improvisés et électroniques, joue sur des motifs musicaux préenregistrés, mais crée aussi une ambiance sonore en collaboration avec l’actrice. Un cameraman sur scène se déplace autour des artistes et ses enregistrements sont affichés sur un écran qui recouvre le mur au fond de la scène. Seuls les trois artistes susmentionnés sont sur scène. Dans une ambiance apparemment minimale, le spectacle mise sur la puissance de la technologie fournie par la lumière et le son afin de générer une expérience théâtrale vivante. La narration de l’histoire et l’interprétation des personnes sont accompagnées par l’imagination des spectateurs, stimulée par l’utilisation des sons et des images. L’élaboration rationnelle et émotionnelle de l’approche historique et poétique de la pièce amène les spectateurs à faire le lien avec le temps présent. Et c’est le but du spectacle. Le spectacle repose sur trois piliers : le texte, la perception visuelle et la musique. La poésie et l’enchantement que l’on peut créer avec la participation des spectateurs sont l’un des objectifs fondamentaux de ce récit théâtral centré sur des personnages historiques qui, avec leurs grands projets et leurs personnalités charismatiques mais aussi tragiques, ont su séduire le peuple. Le cynisme, le défi, le narcissisme, l’absurde, la chute, le conflit, sont quelques-uns des concepts qui sous-tendent notre mode narratif. En équilibre sur une corde raide nous penchons tantôt vers la mélancolie, et, tantôt, vers un rire sans fin. Indécis, oscillants nous racontons et reprenons sans fin cette histoire de bruit et de fureur, sur cette terre épique, sans choisir, sans trancher, sans s’arrêter.